Contexte
Une vidéo montrant un véhicule militaire de la Mission des Nations Unies au Congo (MONUSCO) intercepté par un véhicule d'hommes armés à Goma ( Est de la RDC ) a été partagée sur les réseaux sociaux depuis le 28 février dernier, notamment sur Facebook et WhatsApp. D’après la vidéo, des militaires M23 ont désarmé les casques bleus en plein jour. Cependant, après avoir contacté la porte-parole de la MONUSCO , il s’avère que les faits ont été altérés.
La vidéo et ses allégations
La vidéo a été partagée par un internaute sur son compte Facebook, avec une légende qui affirme que les militaires de la mission onusienne à Goma ont été désarmée par les militaires du M23.
“Goma, 12h - Une scène aussi humiliante que révoltante vient de se produire. Les contingents de la MONUSCO ont été publiquement désarmés par les rebelles du M23, qui contrôlent désormais la ville. Un véhicule entier de la MONUSCO, circulant dans Goma, a été désarmé en plein jour, sans aucune résistance. Cela se passe en ce moment même, au rond-point BDGL, en plein centre-ville. Les M23 désarment la MONUSCO sous les yeux du monde… Quelle humiliation ! Quelle tristesse !”, a légendé l'internaute . La vidéo a été aimée plus de 90 fois, commentée plus de 20 fois fois, et partagée une dizaine de fois.
La vidéo a aussi circulé sur WhatsApp, comme le groupe “Goma Fleva 3”, ayant 566 membres, accompagnée de la légende : “Goma niveau BDGL, les RDF, M23-AFC désarment aujourd’hui la monusco et confisquent leurs téléphones. Aujourd’hui vendredi ”(sans correction).
Capture d'écran de la vidéo dans le groupe "Goma Fleva 3"
Un incident de circulation, rapporte la Monusco
Contactée par Eleza Fact à la suite des allégations autour de la vidéo, Ndeye Khady Lo, la porte-parole de la mission des Nations Unies au Congo (MONUSCO), a tenu à mettre une lumière sur les faits.
“Le 28 février 2025, à 10h42, au rond-point BDGL à Goma, lors d'une mission d'escorte d'approvisionnement en eau, un SUV civil a bloqué la progression d'un véhicule des Nations Unies. Le SUV a bloqué le passage au véhicule de la MONUSCO”, a-t-elle affirmé, avant d’ajouter que “ le propriétaire du véhicule civil, identifié comme un chef du groupe armé M23, a d'abord interrompu le convoi pour vérifier si son véhicule avait été endommagé. Après vérification, aucun dommage n'a été constaté. Il a ensuite contacté sa patrouille pour s'enquérir de la nature de l'escorte. Après des échanges avec le commandant de l'escorte, le chef du M23 a ordonné à ses subordonnés de laisser le convoi poursuivre sa route . Aucun casque bleu n'a été blessé et aucun dégât n'a été constaté.”
À la question de savoir si ce qui se dit est vrai concernant le désarmement des éléments de la MONUSCO par le M23, Ndeye Khady a répondu: “ c’est absolument faux. Est-ce que vous voyez un désarmement sur la vidéo? C’est juste un incident de circulation.”
Certains incidents peuvent être trompeurs et ne pas refléter la réalité. Il est facile de penser à relayer une information intéressante sans en détenir tous les faits.
Or, partager des informations non vérifiées peut avoir un effet explosif, embrasant rapidement les communautés. Cette désinformation peut discréditer des institutions comme l’organe des nations unies en RDC et éroder la confiance de la population envers elles.